En matière d’investissement, l’actionnaire est appelé à prendre des décisions assez complexes à certains moments. Ces choix difficiles impliquent le respect de certaines stratégies et la connaissance de certains leviers ou éléments qui motiveront ces choix. C’est ce qu’aborde Howard Marks dans son ouvrage intitulé “La chose la plus importante” et dont cet article fait le résumé. Nous vous invitons alors à découvrir son contenu afin de parcourir les conseils de celui-ci pour mieux prendre vos décisions de placement à l’avenir.
La notion du second degré de l’investisseur à long terme selon Howard Marks
Pour expliquer cette notion de second degré, nous allons nous servir des deux principaux conseils d’investissement à long terme. Ces conseils proviennent de figures emblématiques du monde de la finance. Premièrement, vous avez le Value Investing de Benjamin Graham le mentor de Warren Buffett et deuxièmement vous avez le GARP Investing de Peter Lynch. Entendez GARP comme Growth At Reasonable Price. Warren Buffett a donc concilié ces deux concepts d’investissement long terme pendant plus de 50 ans et en a défini une ligne de conduite pour gagner sur le long terme.
Contrairement à ces derniers, Howard Marks est de ceux qui investissent dans la valeur à contre-courant des cycles. Il défend alors le Contrarian Investor. Pour définir ce principe, nous allons nous servir de l’affirmation de John Templeton qui dit “acheter tandis que les autres essaient désespérément de vendre, et vendre lorsque les autres, euphoriques sont en train d’acheter, voilà qui demande un immense courage mais qui rapporte d’immenses profits”. Tout ceci entraîne le fait que les marchés peuvent rester sous ou surévalués pendant des années.
Cela peut être très frustrant pour tout investisseur alors que les tendances sont contraires à la direction qu’ils suivaient. C’est donc au moment défini par John Templeton qu’il faut acquérir ce que Howard Marks appelle le second degré. Pour ce faire, il faut apprendre à voir plus loin qu’une simple analyse des fondamentaux. Il est important d’intégrer notre Compréhension du marché dans le choix à faire. Le 2nd degré réside donc dans un choix qui permettra à l’investisseur de gagner de l’argent sur le long terme.
Exemple :
Une entreprise (Special4noce) dans le marché de l’hôtellerie se retrouve aujourd’hui dans un marché décroissant. Cela fait chuter depuis 5 ans le cours de son action. Le COVID-19 a aussi rendu ses résultats négatifs. Or depuis 7 ans, à l’exception de l’année dans laquelle elle se trouve, son chiffre d’affaires est en constante augmentation et une fois la crise passée, vous n’avez pas de raisons d’être sûr que cette société retrouvera ses résultats financiers.
De plus, l’entreprise vaut aujourd’hui moins que l’ensemble de son parc immobilier (Capitalisation boursière < Valeur Parc immobilier). Dans ces conditions, il est conseillé d’acheter les actions. Cependant, dans cet achat, vous devez faire attention à l’influence psychologique du marché. Il est donc recommandé, pour appliquer la théorie du 2nd degré, d’avoir un plan ou une idée bien définie et de s’y tenir.
Voici une vidéo que je vous recommande à ce sujet :
La notion de psychologie appliquée à l’investissement selon Howard Marks
En parlant de l’influence de la psychologie, l’auteur dans son bouquin se focalise sur l’étude de la psychologie des foules menée par Gustave Lebon. De cette étude, 4 concepts de psychologie des foules ont été déduits. Nous allons à présent vous exposer ces 4 concepts.
- Les foules sont irrationnelles : en bourse ce qui caractérise le mieux cette réalité est l’affirmation “cette fois ci, c’est différent”. Un PER de 200 (supérieur à 200) est acceptable car cela va tout révolutionner. Ce qui est une mauvaise appréhension de la part des investisseurs
- Les foules ont des dynamiques unitaires : les investisseurs ont tendance à aller vers l’action où il y a plus de rumeurs sans forcément analyser le marché. Juste parce que les autres en parlent car si une action n’est pas populaire pour ceux-ci, c’est qu’il y a une bonne raison. Cela, jusqu’à ce que l’esprit de contrariété d’un investisseur prenne le dessus pour aller vers cette dernière afin de voir ce qu’il en est réellement.
- Les foules sont influençables : ce principe est rappelé par le célèbre Benjamin Graham dans son ouvrage “The Intelligent Investor”. Il s’agit de l’analogie de Mister Market qui en dit long sur les comportements des investisseurs selon les tendances du marché.
- Les foules sont dépendantes des meneurs : les investisseurs prennent souvent leur décision en fonction de ce que pense un influenceur ou un cador de l’investissement à propos d’une action ou d’un titre. C’est par exemple le cas de Elon Musk qui est un féru des cryptomonnaies et un richissime homme d’affaires.
Il faut rappeler que Elon Musk est l’une des personnalités les plus influentes au monde. Le cas de Berkshire Hathaway de Warren Buffett interpelle également, car ce dernier a complètement changé la mentalité des actionnaires de la firme via “ses écrits“.
Que retenir de ces 4 principes ?
La leçon que vous pouvez tirer de ces 4 principes de psychologie selon l’auteur est qu’il faut acheter une action lorsque tout le monde la dédaigne (quand personne n’en veut). Et il faut revendre une action lorsque tout le monde en parle. Peter Lynch abonde d’ailleurs dans ce sens en recommandant une démarche bien particulière. Il s’agit d’être à l’affût des scandales pour profiter de la décote à moyen terme d’une entreprise afin de faire des bénéfices intéressants à long terme.
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Les principes essentiels de Howard Marks pour acheter des actions
Dans son bouquin, Howard Marks dresse selon lui une apologie des principes à respecter lorsque vous souhaitez acquérir des parts d’une société. Trois grands principes essentiels peuvent y être déduits.
La notion du risque
Selon Marks, le risque est un élément primordial à prendre en compte lorsque vous souhaitez acheter une action. Ne pas négliger le risque encouru vous permet de ne pas être surpris avec pour conséquence la perte de tout votre capital. Une citation provenant du livre “La chose la plus importante” stipule que “la ZONE DE DANGER ULTIME est atteinte lorsque les investisseurs sont d’accord sur le fait que les choses ne peuvent qu’aller mieux pour toujours”.
Cela signifie que le facteur risque est toujours un critère obligatoire à prendre en compte dans vos calculs ou analyses dans votre désir d’acheter des actions. Pour soutenir cette affirmation, Démosthène dit que “rien n’est plus facile que de se duper soi-même. Pour chaque chose qu’un homme espère, il va alors croire qu’elle est vraie”. Il faut donc comprendre de ces affirmations qu’il est très facile pour un investisseur de se tromper dans ses choix en bourse.
Cela, juste parce qu’il est dans la logique de gagner de l’argent. Ce dernier peut se bercer d’illusions et y croire, pour un objectif qui n’en vaut pas la peine ou qui le conduira à sa perte. D’où l’importance de la psychologie ici. Avoir un mental assez fort et une aversion au risque bien contrôlée est donc souhaité afin de ne pas sombrer rapidement en bourse mais y gagner sur le long terme.
Comment évaluer le risque selon Howard Marks ?
En référence à ses mots, la volatilité du marché ne représente pas le risque. L’auteur rejoint donc un certain Warren Buffett sur ce point. La volatilité peut donc selon Marks se référer à seulement une imprévisibilité des variations à court terme d’une action. Le risque en bourse c’est la probabilité de perte définitive du capital selon ces deux auteurs. Et pour se protéger contre cette perte de capital, vous devez acheter des entreprises (des actions) avec une réelle marge de sécurité. Cela signifie que la valeur intrinsèque de la firme doit être supérieure à sa capitalisation boursière.
Remplir cette condition est primordiale pour évaluer le risque, car il peut non seulement être dû à des fondamentaux bancales mais aussi à un prix d’achat trop haut. Il faut donc pour tout actionnaire acquérir le sang-froid et le sens de la valeur nécessaire qu’il faut pour investir dans une action. Ceci, vous permettra d’être dorénavant convaincu de la bonne affaire que vous faites ou pas. L’évaluation du risque implique aussi de ne pas commettre l’erreur d’acheter au point le plus bas.
En effet, c’est le moment le plus propice de l’histoire qui est juste irréaliste. Martin Zoeg stipule que c’est juste impossible et Voltaire affirme pour défendre ce point de vue que “le mieux est l’ennemi du bien”. Deux leçons ou principes peuvent être tirées de ces affirmations. La première est que la plupart des choses s’avèrent être cycliques et la deuxième leçon informe que certaines des meilleures opportunités de profits ou de pertes surviennent lorsque les autres oublient le principe numéro 1 (principe précédent).
Lire aussi notre article : Résumé du livre « Les écrits de Warren Buffett » selon Lawrence Cunningham
Les indicateurs de surchauffe du marché
Dans son livre, si vous souhaitez acheter une action, vous devez veiller sur les indicateurs de surchauffe. C’est le deuxième principe essentiel que l’auteur met en exergue. Quatre éléments doivent alors retenir votre attention. Il s’agit de :
- Constatation d’un PER de marché élevé : Il est encore appelé le Shiller PE ou le CAPE.
- Présence d’obligations à rendements élevés
- L’émission de dettes pour payer les dividendes
- L’augmentation du nombre des transactions : cela arrive lorsque les acheteurs dominent par rapport aux vendeurs.
Les marchés deviennent réellement dangereux selon l’auteur pour une raison. Dès que le scepticisme insuffisant des investisseurs leur fait accepter que certaines révolutions changeront entièrement les choses. Qu’il y aura un changement radical des règles, que les cycles passés ne se reproduiront plus. Aussi, que les normes de valorisation du marché tels que le PER ne sont plus pertinentes alors qu’elles le sont depuis plus de 200 ans.
Cela signifie que les marchés deviennent plus dangereux lorsque les investisseurs doutent de tout. Pour Marks, lorsque vous faites face à l’un ou l’autre des éléments énumérés ci-dessus au sein d’une entreprise, vous ne devez pas y investir. Ces éléments représentent des mauvais signes qui doivent vous alerter de ne pas acheter des actions dans l’entreprise visée afin d’éviter de perdre vos mises.
Le cadre de sélection des actions à acheter
En ce qui concerne ce cadre de sélection, en tant qu’investisseurs ou actionnaires vous devez vous poser la question de savoir comment dénicher des entreprises résilientes ou comment dénicher des entreprises sous-évaluées. La réponse à ces questions doit vous faire déboucher sur des sociétés assez particulières.
Leur particularité réside dans le fait que leur activité présente des défauts. En effet, les bonnes affaires présentent également des défauts selon Howard Marks dans son recueil. Ci-dessous, nous vous exposons la liste de ces défauts qui vous aideront à choisir les bonnes actions et gagner sur le long terme.
- L’affaire peut être inconnue et incomprise
- Les fondamentaux d’apparence de celle-ci peuvent être douteuse mais solides
- L’affaire peut être contestée et angoissante
- Elle peut être considérée comme “non respectable“
- Elle peut être une affaire impopulaire
- L’affaire peut avoir connue de mauvaises performances pendant les dernières années
- Elle peut enfin avoir fait l’objet d’un désinvestissement récent
Ces critères ou la constatation de ceux-ci vous permettra de dénicher les bonnes affaires qui disposent de bonnes actions viables et rentables sur une longue échéance.
Qu’en est-il de la méthode de Howard Marks pour dénicher les bonnes actions ?
L’auteur indique à travers son livre sa stratégie pour aider les investisseurs à pouvoir identifier les bonnes actions. Cette stratégie comprend quatre bonnes étapes.
- 1ère étape : Lister les investissements potentiels
- 2e étape : Estimer la valeur intrinsèque de chaque investissement
- 3e étape : Comparer le prix de l’action à cette valeur intrinsèque car il doit lui être inférieur.
- 4e étape : Estimer le risque encouru
En dehors de ces étapes, vous devez faire preuve de patience dans vos différents choix. Cela augmente vos chances de faire une bonne sélection.
Les armes de Howard Marks dans le processus de sélection des actions
À travers le livre “La chose la plus importante”, Howard Marks indiqué également les outils ou armes dont il se sert pour suivre la stratégie de sélection décrite plus haut. Ce sont des éléments sur lesquels vous devez vous reposer lors de la sélection d’actions auprès des entreprises. Il s’agit de :
- Du sens de la valeur intrinsèque
- La résilience mentale lorsque les prix divergent
- L’étude des cycles passés de la firme
- La compréhension des biais psychologiques associés à l’investissement.
Outre ces armes, il faut également avoir des amis et collègues qui partagent vos idées. Ces derniers pourront vous soutenir dans les choix difficiles que vous aurez à faire et également vous conseilleront au mieux pour rentabiliser de manière optimale.
Les caractéristiques de l’investissement selon Howard Marks
Pour l’auteur, l’investissement a des caractéristiques positives et des caractéristiques négatives.
Des caractéristiques positives
L’investissement est une discipline :
- Compétitive
- Qui donne des résultats quantitatifs clairs
- Méritocratique
- Qui nécessite un esprit d’équipe
- Procure satisfaction et reconnaissance ainsi qu’un
- Sentiment d’accomplissement
Des caractéristiques négatives
C’est un domaine dans lequel :
- L’agressivité est non bénéfique sur le long terme
- Comporte de la frustration ou de la malchance lors les rebonds économiques
- La réussite à court terme procure une grande renommée mais ne se reproduit certainement plus jamais.
Vous aimeriez aussi lire le billet : Résumé du livre ‘’L’effet boule de neige’’ parlant de Warren Buffett et sa stratégie d’investissement.