Les actions sont des actifs qui occupent une place de choix dans le monde de l’investissement long terme. Vous devez cependant savoir qu’il en existe deux catégories : les actions de croissance et les actions de valeurs. Le présent article abordera les caractéristiques de l’action qui marquera les 10 prochaines années. Il est en même temps une analyse de ces types d’actifs, basée sur des études macroéconomiques et des exemples concrets.
Cet article répondra à trois interrogations à savoir si l’action de la prochaine décennie sera de valeur ou de croissance, si elle sera de grande ou de petite taille et enfin si elle proviendra d’un pays en pleine croissance ou pas. Nous vous invitons donc à le découvrir.
Généralités sur l’action de valeur et sur l’action de croissance
Les actions de croissance sont des actifs d’entreprises qui ont une perspective de croissance prometteuse. Elles font l’objet d’attentes élevées du marché pour ce qui est de leur chiffre d’affaires et des rendements futurs qu’elles procureront. Les actions de croissance proviennent généralement d’entreprises récemment mises sur pied. Ces actifs ne donnent globalement pas droit à un versement de dividende car sont plutôt réinvestis (principe de l’effet cumulé de Warren Buffett). Ce sont toutefois des actions qui exposent à un grand risque.
Les actions de valeurs sont des actifs très souvent sous-estimées ou sous-évaluées sur le marché. On les retrouve souvent dans des secteurs comme la production, la distribution de l’eau, du gaz et de l’électricité. Également dans les domaines des télécommunications ou du pétrole, ces actions possèdent un potentiel de revalorisation élevé. Elles génèrent un Cash-Flow subséquent, ce qui donne droit aux actionnaires de toucher à des dividendes.
Quelle est la différence entre ces deux catégories d’actions ?
D’abord, vous devez savoir que les actions de croissance ne donnent pas souvent droit à des versements de dividendes tandis que c’est le cas au niveau des actions de valeurs. De plus, la différence peut se retrouver au niveau du ratio Cours/Bénéfices (C/B). Ce ratio au niveau des actions de valeur peut donner des résultats à deux chiffres selon le degré de leur sous-évaluation. Tandis que le ratio C/B au niveau des actions de croissance peuvent donner des résultats de plusieurs centaines.
Quel type d’action pour quel type d’investisseur ?
D’après les études réalisées, il ressort que les jeunes investisseurs ont une forte propension pour les actions de croissance. Ils en achètent dans leur portefeuille boursier. Ceci, en raison du fait que leur horizon de placement est plus long. Cependant, en tant que jeune actionnaire, vous devez veiller à stabiliser votre portefeuille afin de supporter les périodes où le cours de ces actions ralentirait ou chuterait.
Par contre, les actions de valeur sont plus acquises par les investisseurs d’un âge plus avancé. En effet, ces actifs génèrent des rendements plus immédiats mais sont solides. Le choix de l’action de valeur ou celle de croissance dépend donc également de l’âge de l’actionnaire. Vous devez toutefois savoir quand ajuster votre portefeuille car la croissance et la valeur y sont tous important.
Ci-après, une vidéo que je vous suggère de visionner pour comprendre davantage :
Avantages des actions de croissance et des actions de valeur
Ce qui justifie le choix des actions de croissance réside dans :
- Des gains plus élevés : car elles peuvent entraîner rapidement un accroissement de votre capital. Les entreprises ciblées ont un taux de croissance bien supérieur à la moyenne de l’industrie. Cette croissance peut donc se faire à court et à long terme, ce qui impacte positivement vos rendements.
- Leur résistance à l’inflation : en raison du fait qu’elles donnent à vos fonds la capacité de ne pas subir les conséquences de l’inflation. Selon les experts, la croissance réelle de vos fonds équivaut au taux de croissance de l’inflation. Cela veut dire que votre capital croit même en période d’inflation.
Le choix des actions de valeur par contre est guidé par le fait qu’elles sont :
- Moins chères à acquérir : en raison de leur valeur basse comparée à leurs bénéfices ou leurs ventes.
- Moins risquées : car elles ont déjà montré leur aptitude à générer des bénéfices immédiats, stables. Toutefois, la garantie de bénéfices n’est pas à 100% mais il y a quand-même une forte probabilité de gains.
L’action de la prochaine décennie sera-t-elle alors une action de croissance ou une action de valeur ?
Pour répondre à cette question, des données historiques seront étudiées. En effet, l’investissement au type valu consistant à acheter des actions bon marché (dans l’espoir d’acheter à bas prix) pour revendre à un prix plus élevé a été une stratégie gagnante durant la majeure partie du siècle précédent. Cependant, la dernière décennie courant de 2010 à 2020 a été misérable pour les actions de valeur. Les investisseurs ont privilégié les actions de croissance au détriment de celle-ci.
Quoi retenir des 10 prochaines années pour les actions de valeur ?
Pour le savoir, c’est l’étude réalisée par le géant des fonds Research Affiliates que nous allons mettre en exergue. Selon les informations recueillies, un portefeuille de société value bon marché aurait atteint une valeur dix fois supérieure à celle d’un portefeuille Growth au cours de la période 1963 à 2006. Mais la tendance à radicalement changée lors des 13 dernières années.
Au cours de cette dernière période, les actions de valeur ont été battues par les actions de croissance. Cela, avec une sous performance (des actions de valeur) de -39%. Toutes les prévisions en faveur d’un retour en forme des actions de valeur ont tous été démenties au cours de la période. Pendant ce temps, les actions de croissance quoique chères continuaient de défier toute concurrence.
Qu’en est-il alors de la stratégie Value Investing ?
La sous performance des stratégies de valeur durant cette décennie a été rationnelle. Les actions de croissance hautement valorisées avaient réussi à justifier leur valorisation. En continuant à générer des bénéfices, des revenus et des marges bénéficiaires toujours plus élevées. Cependant durant les deux dernières années, le cours des actions de valeur s’est dégradé sans raison. Cela, car les fondamentaux de ces actions n’ont pas implosé durant ces 2 années. Aussi, les sentiments des investisseurs étaient tels que les prix ont pris de mauvaises directions.
Par conséquent, exceptée la bulle des technologies survenue dans les années 2000, la valeur de la valeur ne propose peut-être à l’heure actuelle les prix les plus attrayants auxquels nous avons eu à faire depuis le début du 21e siècle. Ceci, en raison du fait que les marges de sécurité sont hautes. Ces faits amènent alors à dire que les actions de valeur sont susceptibles de dépasser largement celles de croissance dans les prochaines années. Un rebond positif même si les prix ne reviennent pas complètement à la moyenne.
Autre étude justifiant ce rebond positif
Le géant des fonds indiciels Vanguard partage également cet avis. En effet, il s’attend à un rebond des valeurs de rendement au cours de la prochaine décennie de +6 à 8% par année. Une performance qui surpassera celles des actions de croissance qui ont été estimées à +2 à 4% par an. En dehors de ces prévisions de Vanguard, les actions de croissance selon le cas peuvent se transformer en des actions de valeur.
Et cela est effectif lorsqu’elles prennent une dynamique de conglomérat de qualité. Ces actions de croissance dans leur processus de reconversion, délèguent peu à peu leur partie opérationnelle, en augmentant leur marge opérationnelle et en se focalisant peu à peu sur l’allocation de capital. Dans ce dernier cas, il s’agit d’acquisition d’actifs de grandes qualités tels que :
- Des actions d’autres entreprises,
- L’acquisition intégrale (entière) d’autres entreprises, ou encore
- Le rachat massif de ses propres actions.
Ainsi, compte tenu de toutes les études ci-dessus évoquées, il peut être déduit que les actions des 10 prochaines années pourraient bien être des actions de valeur.
L’action de la prochaine décennie sera-t-elle de grande taille ou une action de petite taille ?
Il s’agit de savoir si l’action proviendra plus d’une entreprise de grande taille ou de petite taille. Afin de répondre à cette interrogation et vous faire comprendre les explications, nous allons nous tourner vers Russell Investments.
Expertise de l’entreprise
D’abord, sachez que Russell Investments est l’un des principaux gestionnaires de placements mondiaux. C’est une société à qui a été confiée la gestion de plus de 330 milliards de dollars d’actifs. Il s’agit d’un gestionnaire d’actifs mondialement réputé et diversifié.
Russell Investments propose des produits de placement ainsi que des conseils d’investissement aux investisseurs institutionnels, aux conseillers financiers ainsi qu’aux investisseurs particuliers. Cette firme est spécialisée dans la création de portefeuilles diversifiés (multi-actifs) qui sont gérés de façon active. Elle utilise pour y parvenir ses recherches et ses connaissances dans les domaines de :
- Des marchés de capitaux
- La sélection des actifs
- La répartition de ces actifs
- La mise en œuvre du portefeuille
- Les expositions factorielles.
C’est une firme régulièrement classée comme l’une des gestionnaires des plus fiables d’actifs institutionnels externalisés. Également elle est répertoriée comme l’une des meilleures firmes de recherche de gestionnaire au monde. Ces compétences prouvent combien les informations provenant de cette entreprise sont fiables. Alors, d’après Russell Investments, la valeur à long terme à un rôle important à jouer. Il s’agit de façon plus explicite, des actions de valeur d’une certaine taille.
Un placement ou une acquisition d’actifs à 1000 dollars en 1930 dans de grandes capitalisations donneraient aujourd’hui 2.800.000 dollars. Or, le même placement de fonds sur la même période, effectué dans de petites capitalisations donnerait 40.000.000 dollars. Ceci s’explique par le fait qu’une petite capitalisation équivaut à un faible PER qui produit une performance de 12,92% par an. Tandis qu’une grande capitalisation possède un fort PER produisant une performance de 7,86% par an.
Billet intéressant à lire aussi : Résumé du livre « La chose la plus importante » de Howard Marks.
Qu’en est-il de ces analyses pendant une période de récession économique ?
La récession économique influence grandement l’orientation future des marchés. Les valeurs de croissance résistent bien pendant cette période. Car, les secteurs de croissance continuent de fonctionner à des niveaux proches de ceux d’avant crise. Mais au sortir d’une crise, le leadership du marché peut changer et il change effectivement très souvent. Selon les données prélevées après les 4 dernières récessions économiques enregistrées, le Small cap est largement en faveur des actions de valeur. Ce small cap est monté à plus de 52%.
Cela montre donc la force boursière des actions de valeur par rapport aux actions de croissance. De ces études et analyses, il ressort donc que l’action des dix prochaines années pourrait être une action de petite taille. Car, les petites capitalisations ont un grand avantage sur les grandes capitalisations. Vous pourrez donc investir dans des actions de valeur dans de petites capitalisations pour avoir de bons rendements.
L’action de la prochaine décennie proviendra-t-elle d’un pays en pleine croissance ou non ?
Pour déterminer cela, nous allons nous servir des résultats d’une étude réalisée par Deason Seton et March de 1900 à 2000. Cette étude a été basée sur la relation qui existe entre la croissance du PIB (ou du capital en terme réel) et le rendement boursier. Sachez qu’il existe une corrélation négative entre Croissance économique et Rendement boursier.
De cette étude, les résultats montrent que des pays comme l’Australie et l’Afrique du Sud ont marqué la bourse en réalisant les plus hautes performances en matière de rendement brut. Cela, tout en ayant des taux de croissance faisant partie des plus faibles dans le lot des pays étudiés. Vous pouvez comprendre de ce résultat, que les pays qui détenaient un faible taux de croissance généraient les rendements boursiers les plus élevés.
Les investissements dans les actions à faible taux de croissance donnaient de hauts bénéfices. Le sens de ce résultat est que l’action de la prochaine décennie se trouvera plus dans un pays à faible croissance. De toutes les études de cet article, nous retenons que l’action de la prochaine décennie pourrait être une action de valeur, provenant d’entreprises de petite taille et dans des pays à faible croissance économique.
Pour justifier cela, Jérémy Siegel affirme que :
« La pensée conventionnelle qui nous dicte d’acheter des actions dans les économies qui ont la plus forte croissance est une erreur de même qu’acheter les entreprises qui ont les plus forts taux de croissance est aussi une erreur. Il est indéniable que la Chine a été l’économie à plus forte croissance au cours des trois dernières décennies, mais cela n’a pas empêché les investisseurs sur le marché boursier chinois d’enregistrer des rendements médiocres parce que les actions chinoises étaient surévaluées. À l’inverse, les cours des actions d’Amérique latine ont été en règle générale bon marché, et les prix sont restés faibles relativement comparé aux fondamentaux ».
Lire aussi notre article : Résumé du livre « Les écrits de Warren Buffett » selon Lawrence Cunningham.